Rade d’Oran, 18 février 1894,
à bord de la Nive.
Mon cher père,
Nous sommes arrivés hier soir en rade d’Oran : nous devons y rester un jour pour embarquer des légionnaires. La traversée a été magnifique : une mer d’huile tout le temps ; je n’ai pas été malade une seconde.
Par exemple, notre installation à bord laisse fort à désirer ; nous sommes un peu sur les autres et couchons dans des hamacs ; la nourriture est assez bonne, mais insuffisante, du moins pour moi : il est vrai que lorsque nous aurons atteint les chaudes latitudes, mon appétit aura disparu en partie.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.