Partisan d'une Europe forte et unie, Jean Prieur s'interroge sur ce qu'est
devenue l'Europe, plus de soixante ans après la déclaration Schuman. Existe-t-elle
encore en tant qu'unité et projet ? N'est-elle pas une illusion, faute de réelle
solidarité entre ses membres, au moment où nous vivons l'ère du mondialisme, où
les centres de décision se déplacent vers d'autres continents ?
Comme l'ont bien montré la crise de l'euro et les débats lors de l'élection
présidentielle, la grande majorité des Français est pour la défense de l'Europe.
Mais laquelle ? Et comment définir alors la place de notre pays au sein d'une
Union que nous avons initiée et construite ? De ce point de vue aucun homme
politique français n'a pu, ni voulu, proposer d'une manière claire ce qu'il imaginait
pour faire avancer l'Europe tout en acceptant pour notre pays une diminution de
souveraineté. Ce ne sont pas les propositions de campagne qui ont manqué, mais
de quel projet européen les candidats nous ont-ils fait part ?
Pour l'auteur, ce sont les bases mêmes de la construction européenne qui nous
conduisent vers une impasse, le choix d'une économie ultralibérale ayant occulté
la véritable problématique politique. Si proposer aujourd'hui une solution fédérale
relève de l'utopie, d'autres voies sont possibles, et suggérées dans cet ouvrage :
s'appuyer sur la zone euro en construisant un véritable fédéralisme économique et
social ; favoriser des noyaux durs européens capables de résister à la concurrence
mondiale et constitués autour des grandes industries, des universités et pôles de
recherche les plus avancés, de la mise en commun des ressources militaires de
quelques pays...