Aujourd'hui, la définition du travail est encore construite à partir d'un sujet masculin, et associée à la rémunération, l'emploi, la production. Et si nous inversions notre regard, comme nous y invite ici Maud Simonet, pour repenser cette notion depuis cet autre travail, majoritairement exercé par les femmes, sur lequel reposent aussi notre société et notre économie ?
Qu'il soit domestique, associatif, lié au soin, qu'il s'agisse de bénévolat, de stages ou d'engagement citoyen : autant d'activités qui ne sont pas considérées comme du travail mais relèveraient de valeurs - l'amour, la passion, la citoyenneté, l'insertion...
Dès lors, une autre perspective s'ouvre qui oblige à penser conjointement travail rémunéré et travail gratuit, travail visible et travail invisible, en questionnant les frontières du travail. Une perspective qui nous montre que, si tout n'est pas forcément travail, tout, ou presque, peut être approprié comme tel par le capitalisme. Ainsi, désandrocentrer le travail serait se donner les moyens de repenser l'exploitation et de renouveler les luttes pour l'émancipation du travail.