L'industrie lainière rémoise a l'époque napoléonienne
Les origines de l'industrie textile rémoise se confondent presque avec celles de l'Histoire. Mais jamais aucune étude d'ensemble n'a été consacrée à cette activité et les travaux de détail sont fort rares. Au XVIIIe siècle Reims passe pour une grande ville industrielle, mais la Révolution va modifier notablement sa structure. A la fin du XVIIIe siècle, il y avait à Reims, résidence d'un Inspecteur des Manufactures, 4 750 métiers1, 300 à 400 maîtres-sergiers, drapiers, étaminiers, « gros fabricants » selon le mot du subdélégué Polonceau, 12 moulins à foulons, 8 maîtres teinturiers. La fabrique ne se limitait pas à la ville : 18 à 20 villages échelonnés surtout au long de la Suippe participaient à son activité ; on y recensait, en 1787, 547 fabricants et 915 métiers. Encore qu'il soit impossible de trouver des chiffres précis, il paraît que près de 40 000 personnes subsistaient grâce à la fabrique de Reims vers 1780. Les étoffes vendues aux quatre foires de la ville, s'exportaient principalement en Espagne et au Portugal 2, mais le tout nouveau marché américain offrait beaucoup d'espoirs 3. Les fabrications étaient fort diversifiées, on n'en recensait pas moins de 24 sortes, étoffes légères presque uniquement 4.