Depuis le début des années 90, plus de 800 000 immigrants de l'ex-Union sociétique sont arrivés en Israël, pays de moins de six millions d'habitants. S'appuyant sur le recueil de trajectoires individuelles, l'analyse de la presse israélienne en langue russe et les approches anthropologiques de ses deux collaboratrices, l'auteur décrit les moyens mis en oeuvre pour appréhender la réalité nouvelle et la place qu'occupent leurs options culturelles dans leurs stratégies d'adaptation. A la fois saga de la tradition que l'intelligentsia russe a choisi d'apporter avec elle en guise de viatique, réflexion sur les modalités de construction de sens, l'ouvrage met en lumière le choc des codes culturels pour une population qui, croyant assouvir un désir d'Occident, se retrouve en Orient et le décalage de visions du monde entre l'intelligentsia et la société israélienne, ses modes de production, ses formes de sociabilité et ses propres attentes.