L'Internet change-t-il vraiment nos sociétés ?
L'Internet, la science, l'art, l'économie et la politique
Ce tome est consacré aux effets de l'Internet sur l'art la politique et la science et, par rebond, sur l'économie. Ses effets pervers peuvent être endigués, encore faut-il les identifier correctement !
Dans la politique. L'Internet suscite un bruit informationnel permanent qui brouille la visibilité des gouvernements, des firmes et des marchés. D'un autre côté, la médiocrité de la pseudo-communication qui submerge la Toile est annonciatrice d'un totalitarisme soft ; et masque des processus d'identification ethnique et religieuse porteurs de graves conflits.
Dans la science. Une idée a fait fortune chez les économistes de la deuxième moitié du XXe siècle ; les productions scientifiques sont comme les autres, et plus on aura de docteurs ès sciences et de laboratoires, plus on aura de découvertes ! En réalité, les ingrédients de la création en art et en science sont bien proches : l'intuition, l'imagination, la ténacité. La prolifération de l'information via Internet distrait les chercheurs et pollue leur pouvoir de création : le rythme effréné des publications scientifiques pourrait bien conduire à un big crunch de la découverte !
Dans l'économie. Contrairement à une idée toute faite, l'Internet et la numérisation ont indiscutablement tiré la croissance vers le haut, mais pendant une période assez brève ! Le fantasme Internet (qui explose en 2000, avec la fameuse « bulle » est à peu près le suivant : l'information propulsée à coût infime couplée à l'éducation et à la formation généralisées, débride la découverte, suscite de l'innovation continue et génère ainsi une croissance indéfinie (laquelle ?). Y aurait-il subitement pléthore de laboratoires de chercheurs et d'informations scientifiques, que nous ne serions pas nécessairement conduits à plus de découvertes, d'innovations et de croissance. La croissance sans limites (héias, tout comme la gratuité !) n'est ni pour demain ni pour jamais...
On s'en doute : intelligence collective, société de l'information, nouvelle économie... autant de concepts gonflés comme la grenouille de l'histoire qu'il faut passer le plus vite possible à la trappe ! Il n'est pas jusqu'à l'économie du savoir qui ne souffre de quelque enflure. Peu nous chaud, diront certains...