Il n'est pas rare, de nos jours, d'entendre ou de lire des affirmations péremptoires, des jugements définitifs sur ce que le Coran est censé être. Ainsi, avons-nous pu lire que « le Coran est un livre de guerre » ou encore « un livre incitant à la haine » sous des plumes plus ou moins islamophobes. À l'opposé, pour certains apologues de l'Islam, le Coran est « un livre de science » confirmant en tout point certaines théories modernes, comme l'expansion de l'univers ou la gravitation universelle. En réalité, ces affirmations hâtives et ce concordisme simpliste sont dénués de sens car le Coran ne peut être dit ceci ou cela qu'en fonction d'une certaine lecture. Il n'existe que des lectures du Livre.
À son époque, déjà, Gaz(...)l(...) avait mesuré toute l'importance de la notion de lecture du Coran. Il avait conscience que la revivification des sciences islamiques n'est possible que par une réforme des consciences, et que celle-ci appelle une lecture du Coran allant au-delà du littéralisme. L'objet de ce traité est précisément d'offrir au lecteur les moyens d'une compréhension en profondeur et d'une méditation de la Parole révélée. En cela, l'oeuvre de Gaz(...)l(...) est, aujourd'hui encore, d'une grande actualité.