Il manquait au champ de la réflexion une approche des théologies musulmanes et chrétiennes dans leur histoire et leur contexte intellectuels : l'importance de la colonisation et de la décolonisation, l'impérialisme et la marginalisation des sociétés musulmanes dans le monde moderne, etc.
Les nouvelles théologies musulmanes remettent en cause le lien entre la foi et la légitimité du pouvoir et de l'État. Le christianisme comporte des tentatives de dialogue avec l'islam, mais dans l'ensemble, on est loin d'une ouverture mutuelle entre l'un et l'autre.
Cette analyse brillante et novatrice vient alimenter la perception de ces deux grands monothéismes. Elle met en lumière leurs influences croisées dans une problématique qui fait une large place à la démocratie et envisage l'autonomie du social par rapport au religieux dans la gestion de la Cité.
« On ne peut pas faire l'économie de la théologie : ou bien on l'apprivoise, ou bien elle s'ensauvage. »