Ils m’ont dit, ces mortels en qui toujours j’ai foi,
Ceux qui savent le Ciel et l’homme mieux que moi ;
Ces poètes divins que le génie inspire
Et qu’au livre du cœur, dès l’enfance, il fait lire ;
D’Ossian, de Milton, jeune postérité,
Qui sans cheveux blanchis, sans longue cécité,
Introduits de bonne heure au parvis des cantiques,
Ont dans leur voix l’accent des vieillards prophétiques ;
Ils m’ont dit, me voyant dans mon âme enfermé,
Malade et dévoré de n’avoir point aimé,
Morne, les yeux éteints, frappant cette poitrine
D’où jamais n’a jailli la flamme qui la mine,
Et me plaignant au Ciel du mal qui me tuera :
« Enfant, relève-toi, ton heure sonnera !
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.