Pourtant tu t’en iras un jour de moi, Jeunesse,
Tu t’en iras, tenant l’Amour entre tes bras,
Je souffrirai, je pleurerai, tu t’en iras,
Jusqu’à ce que plus rien de toi ne m’apparaisse.
La bouche pleine d’ombre et les yeux pleins de cris,
Je te rappellerai d’une clameur si forte
Que, pour ne plus m’entendre appeler de la sorte,
La Mort entre ses mains prendra mon cœur meurtri.
Pauvre Amour, triste et beau, serait-ce bien possible
Que vous ayant aimé d’un si profond souci,
On pût encore marcher sur le chemin durci
Où l’ombre de vos pieds ne sera plus visible ?
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.