Le 6 avril 1652, la lavandière catholique Michée Chauderon
est exécutée pour crime de «sorcellerie» dans la
République protestante de Genève. Des voisines l'accusent
d'empoisonnement. Michée Chauderon est la soixante-dixième
et dernière personne condamnée à mort pour
maléfice à Genève, sa pendaison publique et la combustion
de son cadavre annoncent la fin de la «grande chasse aux
sorcières». Avant la «crise de la conscience européenne»
des années 1680, le scénario diabolique devient, partout en
Europe, une impasse pour les magistrats et les médecins.
Avec la retranscription inédite et intégrale de son procès
inquisitoire, ce livre présente le cas de la sorcière accusée de
«bailler le mal» autour d'elle. De l'arrestation à l'exécution,
le dossier judiciaire donne la parole aux protagonistes de
cette cause célèbre, symptôme peut-être de la dureté du
régime calviniste : prévenue, femmes accusatrices, experts
(chirurgiens, médecins), magistrats. Déjà condamnée en
1639 pour «paillardise», Michée Chauderon reste certainement
l'une des plus célèbres sorcières exécutées sous
l'Ancien Régime.