Raymond Aron avait, en son temps, analysé l'emprise du communisme sur les esprits dans L'Opium des intellectuels. Aujourd'hui, l'opium des élites est l'européisme. Au lieu de « faire l'Europe sans défaire la France », selon l'heureuse formule de Georges Bidault, nous avons commencé de défaire la France sans pour autant faire l'Europe démocratique et respectueuse des nations que les peuples attendent. Nous sommes en train de perdre sur les deux tableaux, dans le silence et le déni.
« La France peut supporter la vérité » lançait il y a presque soixante-dix ans Pierre Mendès France.
La vérité ? Avec le « tournant » de mars 1983, François Mitterrand a fait prendre à notre pays et à l'Europe le chemin du fédéralisme. Sans débat, sans contradicteur, sans consulter la Représentation nationale, il fit - seul - un choix décisif, pour lequel il n'avait pas été élu, et que les Français n'avaient pas approuvé.
La vérité ? C'est l'Europe, et non les États-Unis, qui a inventé la globalisation, le nouveau visage du capitalisme financiarisé et dérégulé. Ce sont des « socialistes » français et non des libéraux anglo-saxons qui ont créé ce nouveau Moloch.
La vérité ? Cette globalisation a dicté sa loi aux États, imposé la « politique unique » aux gouvernements, détournant les citoyens des urnes. La décomposition démocratique qui en a résulté est la cause principale de l'essor du Front national puis du Rassemblement national. L'élection d'Emmanuel Macron en 2017 fut le produit de cette décomposition.
La vérité ? Arguant de la nouvelle donne géopolitique, les élites européistes prônent désormais la constitution d'une « souveraineté européenne ». Un tel « empire », s'il voyait le jour, signifierait l'effacement progressif des nations du Continent.
Le temps est venu pour des élites redevenues patriotes de sauver la civilisation européenne et de refaire la France. Ce sont ces élites nouvelles qu'attendent nos concitoyens.