Entendre, mais d'une seule oreille. Ne
pas entendre comme il faudrait, donc, à
l'école, en société, chez soi, mais entendre
autre chose, souvent, entendre mieux, parfois.
Dans ce récit intime, Élisabeth Barillé
évoque son handicap invisible, malédiction
et trésor, qui l'isole mais lui accorde aussi
le droit d'être absente, le droit à la rêverie,
au retrait, à la rétention, voire au refus.
«Merci mon oreille morte. En me poussant
à fuir tout ce qui fait groupe, la surdité
m'a condamnée à l'aventure de la profondeur...»
Elle revient sur ce parcours du silence :
sa vie d'enfant un peu à part, les refuges
inventés, les accidents et les rencontres...
De l'imperfection subie au «filon d'or
pur», Élisabeth Barillé traverse l'histoire
littéraire et musicale, dans une réflexion
presque spirituelle.