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« Oui c’est vrai je lui ai tiré dans le dos, eh oui, j’ai fait ça. J’ai pété les plombs et voilà. Je m’étais un peu reposée et lorsque je me suis relevée j’ai pris mon fusil, j’ai mis les cartouches, j’ai tiré et j’ai appelé le 18. Je ne vois pas ce qu’il y a à dire de plus. » Jacqueline Sauvage Peu après les attentats de novembre 2015, nous découvrons l’histoire d’une femme condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari qui la battait. Ce verdict indigne une partie de l’opinion, la grâce présidentielle va en scandaliser une autre. Par ces trois coups de fusil, Jacqueline Sauvage est devenue le visage des violences faites aux femmes. Pourquoi un tel déchaînement médiatique, s’interroge Valentine Faure ? Elle enquête sur le sens d'un tel geste, qui dit à la fois la puissance et l’impuissance, interrogeant ainsi le statut de victime. Ce crime en était-il un ? Que peuvent les femmes face à la violence des hommes? Peut-on se libérer de la brutalité par une brutalité supérieure? Et que faire de la violence des femmes alors que l’on n’a jamais aussi fermement condamné celle des hommes? La criminalité féminine stupéfie et fascine. Valentine Faure éclaire ce qui au fil des siècles a pu être traité comme une pathologie, un mystère, une monstruosité ou le résultat d’une influence, rarement comme une menace réelle ou l’expression d’une colère légitime. Il est notamment question de Lorena Bobbitt, cette Américaine qui en 1993 tranchait le sexe de son mari, des empoisonneuses du XIXe siècle, du syndrome de la femme battue, du toujours très répandu « crime passionnel » ou encore de criminologie féministe… Valentine Faure relate aussi expériences et réflexions personnelles dans ce récit-essai original et stimulant qui ose démystifier la violence des femmes.