¤ Le protestantisme a connu des causes multiples et s'est flatté de ses origines diverses ; de fait cette nouvelle Église qui regroupe de nos jours 500 millions d'adeptes de par le monde, est née d'une crise non moins économique que morale. On se doutera aussi que, s'enfonçant dans le monde moderne si touffu et si complexe, le protestantisme se soit divisé comme un torrent qui, franchissant des rochers, se scinde.
Tantôt on vit apparaître de nouvelles sectes - comme l'adventisme qui prétend préparer au Jugement dernier et pour cela n'hésite pas à renouveler le rituel - tantôt on vit des philosophes comme Calvin et Hegel en particulier soumettre à la spéculation ou à la mystique le courant protestant et, consciemment ou inconsciemment, tenter d'en modifier l'esprit en orientant la doctrine vers le savoir alors qu'originairement elle tendait vers l'amour de Dieu pour l'homme.
Néanmoins il est convenable de souligner que presque tous ces mouvements religieux se réclamèrent du sentiment de l'honneur, qui imposa une certaine retenue ou, si l'on préfère, une sagesse, une réserve immanente à l'esprit du protestantisme. Une transparence sévère dans la vie et dans l'action, comme dans les moeurs, devient l'idéal protestant comme on le voit chez J.-J. Rousseau, et souvent s'incarne dans l'existence militaire proprement dite ; et l'éducation des enfants est regardée comme très importante.