Elle fut le dernier amour de Victor Hugo et, pour elle,
Cocteau inventa l'expression «monstre sacré». Elle inspira
les plus grands écrivains, photographes et artistes de son
temps. Cinquante mille Parisiens suivirent les funérailles
de celle qui, propriétaire de son théâtre, voyageuse ayant
joué dans le monde entier, amputée d'une jambe, arpenta
les planches jusqu'à sa mort le 26 mars 1923 à l'âge de
soixante-dix-neuf ans. Parvenue au faîte de sa carrière
exceptionnelle en 1907, Sarah Bernhardt a rédigé seule
ses Mémoires d'actrice, de femme et de muse de toute
une époque. Ce livre, considéré comme un classique du
genre, révèle une personnalité incandescente et un rare
tempérament d'écrivain au caractère d'une liberté inimaginable
pour la période. Ne signa-t-elle pas ses débuts
au théâtre en giflant, à dix-huit ans, un sociétaire de la
Comédie-Française ?...