À cause d'une étonnante série de quiproquos et malentendus, il
était largement admis, au début des années soixante-dix, que Harry
Mathews était un agent de la CIA. Même ses amis furent saisis d'un
doute que ne cessaient de renforcer les véhémentes dénégations de
l'intéressé.
De plus en plus frustré par sa propre incapacité à rétablir la vérité,
Harry Mathews finit par se résigner à tenir le rôle qu'on lui attribuait
mais, pour voir, pour s'amuser, par dandysme, il décida de le
jouer à fond et en rajouta donc dans l'équivoque.
Ma vie dans la CIA raconte la vie en France du prétendu espion
Mathews, en 1973, année particulièrement agitée puisqu'elle connut
la fin de la guerre au Vietnam, le Watergate, le putsch de Pinochet
au Chili. Dans un tel contexte, Harry Mathews va se trouver à son
insu mêlé à un jeu dangereux, si dangereux que certaines agences
décident qu'il serait tout à fait opportun de l'éliminer.
Harry Mathews a fait de ces événements bizarres et ambigus un
thriller où la frontière entre le réel et la fiction est implacablement
brouillée.