Un retour critique sur le quinquennat d'Emmanuel Macron : la déception d'un penseur qui voyait en lui un véritable président philosophe.
L'heure du bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron a sonné. François Dosse avait soutenu le projet qu'il portait en 2017, discernant un prolongement politique de l'éthique du philosophe Paul Ricœur (Le philosophe et le président, Ricœur & Macron, Stock, 2017). Force est de constater que la politique menée a tourné le dos à l'ambition, préconisée par le philosophe, d'" une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes ". Après s'être appuyé sur des idées fortes dans sa phase de conquête du pouvoir, Macron s'en est rapidement débarrassé dans son exercice.
Dans cet essai, François Dosse passe en revue les grandes orientations du quinquennat du président Macron. S'il retrouve dans sa politique mémorielle et dans son européisme une cohérence avec ses sources d'inspiration, il en va tout autrement de sa pratique du pouvoir : privilégiant la verticalité, celle-ci aggrave la crise de notre démocratie, amplifie des inégalités déjà criantes, enferme notre pays dans ses frontières et ne parvient pas à répondre au défi écologique. La pandémie de Covid-19 a achevé de révéler les dysfonctionnements d'un pouvoir navigant à vue.
Alors que cette crise en appelle impérieusement à un changement de cap, ce que nous propose le président à nouveau candidat n'est autre que de continuer à marcher... sans boussole.