Quarante ans ! Enfin l'âge adulte, même si un soupçon d'adolescence
explose encore nos textes. Une quarantaine heureuse, à la défense
d'un certain cinéma de genre, et même parfois de mauvais genre,
toujours fidèle à cette complicité avec le lecteur qui se sent un peu
chez lui chez Mad... Une quarantaine florissante, également, ce qui,
en pleine période de crise, relève de la provocation caractérisée.
Son créateur reprend l'histoire à ses débuts. Amoureux du cinéma
populaire, des westerns, péplums, films de guerre, films d'horreur,
de science-fiction ou de fantastique, répertoriés autrefois sous
l'appellation commode de «films d'épouvante», Jean-Pierre Putters
décrit le Montparnasse de son enfance, évoque les anciennes salles
des quartiers populaires, parcourt la presse libre des années 1970-1980,
traverse mai 1968, livre quelques secrets militaires d'une
haute portée sarcastique, rappelle le fol espoir déçu des radios libres,
explore les fanzines de contre-culture, chronique quelques festivals,
visite les librairies parallèles, fustige la presse catholique de l'époque
confondant trop souvent plume et goupillon mais, surtout, nous parle
de cinéma, de celui qu'on aime !
Exerçant vingt métiers, outre les créations de Mad Movies et d'Impact,
il ouvre à Paris la librairie Movies 2000, toujours active, écrit six livres
de cinéma, crée un festival de courts métrages, tient durant quatre ans
une pâtisserie parisienne, devient rédac'chef de Metaluna (sous-titré,
dans le doute, Une autre revue de cinéma), tout en s'improvisant acteur
et producteur. Ce parcours étonnant, l'auteur nous le décrit dans les
moindres détails, avant d'offrir une tribune libre à vingt-quatre de ses
anciens et nouveaux collaborateurs. Ceux qui ont fait de Mad Movies
ce qu'il est aujourd'hui après plus de 250 numéros parus : l'un des
plus passionnés, plus libres, plus originaux des magazines de la presse
cinématographique.