« Communique, Envoyé, ce qui est descendu sur toi de ton Seigneur »
Telle est la mission extraordinaire qui, au VIIe siècle, est ordonnée à Mahomet, le futur initiateur de l’islam. Orphelin de père, marié à une riche veuve, Khadija, doté d’un statut social peu flatteur au sein de sa tribu d’Arabie, Mahomet accepte d’obéir à son Dieu, mais se heurte vite au refus des Mekkois qui refusent d’adhérer au message divin qu’il leur transmet. Banni de La Mekke, réfugié à Médine, sa démarche se fait alors plus politique. Sa personnalité exceptionnelle s’y déploie dans toute sa complexité, en ombre et en lumière. Mahomet nous apparaît comme un personnage plein de contradictions, à la fois passionné et méditatif, admiré par quelques compagnons, un sensuel sachant dans l’intimité faire preuve d’indulgence, un ambitieux autoritaire, un génie politique, toujours menacé d’être trahi, un combattant parfois impitoyable avec ceux (ou celles) qu’il a vaincus. Exténué, il meurt, en 632, dans les bras de sa préférée, Aïcha, tandis que ses Compagnons ont déjà leur regard tourné vers l’avenir, chacun d’eux prétendant lui succéder au plus vite dans un contexte tribal et religieux mal assuré.
Pour s’approcher de la réalité historique, l’auteur de cette biographie a tenu à s’appuyer sur le Coran et la tradition musulmane, interprétés à la lumière des récents travaux issus de l’anthropologie historique. Au fil de leur lecture, certains lecteurs et lectrices se questionneront peut-être sur la légitimité du portrait sacralisé et mythifié de Mahomet que le califat abbasside a commandé au IXe siècle pour nourrir la foi de tous les musulmans.