Malraux le ministre de la fraternité culturelle
Voici 50 ans, André Malraux fondait le ministère des Affaires culturelles, l'un des tout premiers à être créés dans une démocratie moderne. Ainsi, l'auteur de La Condition humaine, le combattant d'Espagne, l'antifasciste, le colonel Berger de la Brigade Alsace-Lorraine, l'« ami génial » du général de Gaulle, devenait-il le fondateur d'une politique culturelle ouverte sur le monde. Il fut l'architecte d'une grande politique sur les monuments historiques, les musées, et les grandes expositions, commandant des oeuvres à Chagall, Masson, Messiaen, Le Corbusier... Il créa les Maisons de la culture et l'Orchestre de Paris, oeuvra pour le théâtre et le cinéma et rétablit le 1 % de la commande publique. Michaël de Saint Cheron retrace en quelques chapitres denses la vision qui inspira à l'écrivain devenu ministre, des actions aussi précises que flambloyantes, autant qu'un dialogue fascinant avec l'Inde et l'Extrême-Orient. Ce dialogue avec l'Orient était porteur, selon Malraux, d'une « nouvelle conception de l'homme qui le protégera contre les atteintes de la civilisation industrielle ».