« J'ai à peindre un jeune aveugle, qui refuse d'être heureux », annonce l'homme de qualité à l'orée de Manon Lescaut. Le chevalier des Grieux, lui, insiste sur l'ascendant irrésistible de son amour. Celui qui cherche le bonheur doit-il renoncer aux passions ? Ou doit-il chercher à les satisfaire, en considérant que ces passions, d'origine naturelle, le déterminent ? Dans Manon Lescaut, roman philosophique sans philosophes, roman autrement libertin, Prévost explore les ambiguïtés de la liberté, de la sensibilité et du bonheur au moment où ceux-ci deviennent de grandes valeurs.