Lorsque deux personnes se promènent ensemble et que l'une accélère soudain le pas, l'autre attend quelque justification. Comme si en se mettant à marcher ensemble, elles avaient contracté une sorte d'engagement tacite l'une par rapport à l'autre qu'il n'est plus permis de rompre arbitrairement.
Margaret Gilbert part de ces situations éphémères à deux où se constitue ce que Simmel appelait une "dyade". Elle y voit le véritable atome du social, la source même de ce qui constitue, à des niveaux plus complexes, une nation aussi bien qu'une communauté scientifique ou une équipe sportive.
Les essais de ce volume réinterprètent subtilement les conceptions de Durkheim sur la nature des faits sociaux et cherchent à dépasser les difficultés des théories (D. Lewis, D. Gauthier, etc.) qui veulent voir dans les seuls individus le fondement du social.
Le livre intéressera philosophes, sociologues et économistes ainsi que les acteurs de la vie communautaire et associative.