Fille d'un «opérateur» plus ou moins charlatan, acrobate, danseuse de rue, Marquise-Thérèse du Parc devient à vingt ans, par le hasard de son mariage, comédienne dans la troupe de Molière. Quelques années lui suffisent pour s'imposer comme l'une des meilleures actrices de sa génération. C'est à l'Hôtel de Bourgogne qu'elle obtient son plus grand succès en créant le rôle d'Andromaque. Sa beauté unanimement reconnue lui vaut de tourner toutes les têtes, même celle fort raisonnable du vieux Corneille. Marquise lui préfère le jeune Racine dont elle devient la maîtresse, pour leur bonheur professionnel et leur malheur personnel. La perspective d'un aristocratique mariage lui fait nouer une liaison parallèle. Marquise meurt en pleine gloire à l'âge de trente-cinq ans des suites d'une grossesse d'abord désirée puis haïe.
Avec en arrière-fond le sort des femmes au dix-septième siècle, la vie quotidienne d'une troupe itinérante, l'hostilité de l'Eglise envers le théâtre, le procès Fouquet, les rivalités des auteurs et des scènes, Alain Couprie, professeur d'Université (Paris XII), reconstitue à travers une époque la carrière d'une comédienne exceptionnelle. Après La Champmeslé (Fayard, 2003), il signe avec Marquise sa seconde biographie consacrée à la vie théâtrale du «Grand Siècle».