De Mathieu Buttafoco, on n'a retenu que deux moments :
la correspondance nouée avec J.-J. Rousseau et surtout, le
tombereau d'imprécations déversé en janvier 1791 par le
jeune Bonaparte sur celui qui faisait, depuis 1768, figure de traitre.
L'homme est bien plus riche. Doté d'une vaste culture, il s'est forgé
des catégories de pensée qui lui ont fait épouser tous les moments
forts du Siècle des Révolutions, depuis sa complicité avec Pascal
Paoli jusqu'à son rôle dans l'émigration contre-révolutionnaire. Il
incarne, à sa manière, un certain visage de la Corse du XVIIIe siècle
et même de son destin au siècle suivant car, avec «le Père de la
Patrie», il est au centre d'un débat dont 1789 constitue la charnière.