Maurice Barrés et « la grande pitié des laboratoires de France »
À la fin de la Première Guerre mondiale, Maurice Barrès, alors député de Paris, a entrepris, de manière solitaire dans un premier temps, une importante campagne de presse en faveur du développement de la recherche scientifique en France, bientôt suivie d'une intense offensive sur le terrain parlementaire, puis dans les milieux les plus divers, en particulier certaines fractions du monde scientifique et universitaire. L'ouvrage constitue à la fois une étude de l'ensemble des écrits et discours de Barrés sur la science et la recherche scientifique, et un tableau des « réseaux sociaux » qui se sont alors mis en action avec Barrés et autour de lui. En ayant recours, en particulier, aux méthodes quantitatives d'analyse des discours et des réseaux sociaux, l'ouvrage étudie la constitution et l'évolution des grands discours sur la science au début du XXe siècle. Il présente les conditions de l'émergence d'une préoccupation pour la science et pour la mise en oeuvre d'une politique de la recherche scientifique dans le monde politique. Il éclaire aussi les conditions dans lesquelles le monde scientifique, après la Première Guerre mondiale, a pris conscience de lui-même, de ses besoins, de ses intérêts et de sa force.
Cet ouvrage présente également une dimension peu connue de l'oeuvre de Barrés et aborde les interrogations intellectuelles, spirituelles et politiques qui animaient l'écrivain à la fin de sa vie.