Ces volumes témoignent de l’activité scientifique considérable de Germain Sicard. Du xviiie siècle à nos jours, les thèmes de ses travaux correspondent à trois de ses préoccupations constantes : la famille, la religion et l’époque de la révolution française de 1789, thèmes d’ailleurs si étroitement liés dans son œuvre qu’il est parfois difficile de les classer en l’une ou l’autre catégorie. S’agissant d’abord de la famille, il a été à l’origine d’une grande enquête sur les contrats de mariage dans la région toulousaine au cours du xixe siècle qui lui a permis de mieux dater l’évolution profonde qui a conduit à l’abandon du régime dotal, traditionnel dans le midi, au bénéfice du régime de communauté, profondément étranger à l’esprit méridional des temps passés. Il lui a paru également utile d’enquêter sur les pratiques testamentaires pour montrer les correctifs apportés aux principes égalitaires trop rigides imposés par le code civil. Pour ce qui est, en deuxième lieu, de l’histoire de la religion, le choix forcément restreint effectué pour ce recueil constitue une vue d’ensemble sur le catholicisme social depuis sa genèse au début du xixe siècle jusqu’à son épanouissement au cours de ce siècle et sa codification dans les grandes encycliques du xxe, sans négliger les enseignements de prélats aussi engagés que le fut Monseigneur Saliège, dont le souvenir demeure en bien des Toulousains. En ce qui concerne, enfin, la Révolution, Germain Sicard en traite divers aspects. En juriste, il en apprécie les innovations institutionnelles ; en historien des idées, il en détermine et en scrute la philosophie ; en chrétien, il en déplore les excès à l’égard de la religion et du clergé ; en homme enfin, il ne peut que compatir au sort des victimes et s’élever contre les violences qu’elles ont subies.