«Une description fidèle, antihéroïque et antipathétique de la désintégration des maisons bombardées, des rues entières, des objets d'usage quotidien, des idées que les hommes se faisaient du monde.»
Czeslaw Milosz
«Alors je racontais. L'insurrection. A tant de gens. [...] Sans savoir que ces vingt ans de parler - et cet événement a été le plus grand dans ma vie, et il forme un tout -, que justement ce parler et cette manière seraient les seuls pour décrire l'insurrection.»
Publié en 1970, ce texte relate jour par jour, presque rue par rue, l'insurrection qui éclata à Varsovie en août 44, un an après la destruction du ghetto («C'était nous, maintenant, les abandonnés, les méprisés»), ravageant la quasi-totalité de la ville et entraînant la mort de deux cent mille personnes.
Bialoszewski rompt radicalement avec le ton et l'arrière-plan idéologique traditionnellement réservés au traitement de ces soixante-trois jours emblématiques de la résistance polonaise contre les Allemands, et sous les yeux des Russes (l'Armée rouge avait attendu aux portes de la ville la fin du carnage). Car ce livre déserte l'Histoire avec «une grande hache» pour l'histoire individuelle, explorant autant la périphérie des événements que celle des mots (néologismes, ruptures syntaxiques).