Les compétitions artistiques et sportives de type grec (agônes) connaissent leur apogée quantitatif et géographique sous le Haut-Empire. Musiciens, coureurs, boxeurs sillonnent le monde méditerranéen, de Rome à Antioche et de la Gaule à l’Afrique, pour tenter de remporter des concours aux récompenses toujours plus spectaculaires. Quand un monument est érigé en l’honneur d’un multiple vainqueur dans les grands agônes, on y grave parfois la liste de ses succès comme preuve de son excellence. Les palmarès de champion n’ont jamais été aussi souvent immortalisés dans la pierre que durant la période qui va de la mort de César jusqu’au milieu du IIIe s., quand on a quasiment cessé de graver ces textes. Le présent ouvrage étudie ce genre épigraphique particulier à travers un corpus de quelque 270 documents. Les palmarès ont leur propre histoire, faite de modifications subtiles ou de ruptures étonnantes ; ils sont aussi la mémoire parfois extraordinairement détaillée et vivante de la vie des champions et de leurs exploits.