Comment se souvenir d'un monde englouti par la violence de l'histoire ? Les récits de William Faulkner, Joseph Roth, Georges Perec et W.G. Sebald mettent en scène le deuil infini des héritiers d'un désastre, possédés par un passé qui demeure, malgré tous leurs efforts, inaccessible. Mais prendre la mesure de l'oubli ne signifie pas nécessairement que l'on renonce à honorer la dette qui nous lie aux disparus. En dessinant les contours de l'absence, les mémoires de l'oubli inventent d'autres manières de rendre justice aux vaincus, qui relèvent davantage du déchaînement mélancolique de la hantise que de la consolation des tombeaux.