Les romans d'antiquité du XIIe siècle, que leurs auteurs rattachaient à l'opération de « mise en roman », c'est-à-dire de traduction en français de grands textes hérités de l'Antiquité latine, ont joué un rôle fondateur dans la naissance du roman médiéval, puis du roman tout court, qui leur doit son nom. Leur importance a été longtemps méconnue, en raison de l'ombre portée d'un côté par le prestige des auteurs latins qu'ils adaptaient (Virgile, Stace, Ovide), de l'autre par la célébrité de certains de leurs successeurs immédiats (Chrétien de Troyes). Les études menées ces trente dernières années leur ont peu à peu donné la place qui leur revenait. Le présent ouvrage propose une synthèse de ces travaux récents en quatre étapes : l'identification du contexte culturel et historique, le repérage des enjeux didactiques et politiques, l'analyse de l'invention d'une poétique originale et la mise en évidence d'une triple postérité, romanesque, historique et exégétique, en distinguant à chaque fois les domaines bien explorés de ceux où des recherches sont encore à poursuivre.