Une fois la barrière refermée, le monde nous appartient. Je m'engage dans le chemin aux Loups, où personne ne va jamais. D'abord lentement, au rythme de la promenade. Je fais durer le plaisir. Il sait bien, Lilo, où je veux en venir. Je l'entends gargouiller d'impatience. Puis, quand le chemin amorce sa pente qui mène au bas de la colline, je pousse la voiture de plus en plus vite, et notre course prend l'allure d'une fuite éperdue. Sur notre ligne de crête, semblables à des funambules, nous formons un curieux tandem. Et il rit, Lilo, il rit à n'en plus pouvoir.