Dans son dialogue avec l'oeuvre,
l'auteur s'interroge sur cet homme qui prend la pose.
Lui là, avec sa vareuse d'un bleu délavé, c'est Moïse
Kisling, l'ami peintre de Modigliani, parti combattre
dans une Europe en guerre et rentré blessé, miraculé
du front. «Ce que semble suggérer cet homme (...)
c'est qu'il faut accepter parfois de se laisser désarmer
par l'existence.» À partir d'un texte d'Henri Michaux,
il choisit de concentrer son regard sur cette blouse qui
occupe une grande partie de la surface peinte ; puis
nous invite à le suivre dans ce trou bleu en nous interrogeant
: «une phrase interminable de Michaux suffirait-elle
à faire reculer les ténèbres ?» Avec ce texte
lumineux et porté par la bonté, Patrick Varetz nous
offre la face claire de son style magnifique.