Cet ouvrage vise à redonner à la création moliéresque sa
pleine dimension d'oeuvre hybride, texte et action scénique,
totalement tributaire de la représentation théâtrale. L'étude du
lazzo est au coeur de cette démarche.
Le lazzo, en effet, se situe aux confins de la «littérarité» par
son statut hybride de jeu de scène théâtral à composantes
verbale et gestuelle.
Parole en action (le lazzo, même lorsqu'il admet une
prédominance verbale, ne prend sens que dans la performance
scénique à laquelle il est destiné), parole «matérielle» (le
langage y est souvent utilisé dans les ressources de sa
composante rythmique et sonore), il tient du geste qui
l'accompagne et le structure. Sous cet aspect, la pratique du
lazzo est parente de l'art oratoire, art du verbe indissociable
de l'actio (elle-même à composante gestuelle) qui le met en
oeuvre - art dont, paradoxalement, les catégories et
subdivisions qui le régissent ont exercé une profonde
influence sur notre manière de penser la littérature...