Mon ami Michel de Marolles
De Molière à La Bruyère, de Montaigne à La Fontaine, tous, hommes de lettres, ont montré, par la dérision, par l'humour et la raison, que les cours des princes étaient pleines de ces âmes errantes qui font scènes ouvertes, prêts à tout pour un bon mot. Moi, Ange de Massac, j'ai observé ces énergumènes caméléons ! Je les ai approchés, côtoyés, tutoyés. Je fus le témoin privilégié du vivier dans lequel se trémoussait un grand nombre de courtisans nobliaux. Parmi eux, il en fut un qui méritait sans doute plus d'indulgence de ma part : mon ami, Michel de Marolles. Nous partageâmes notre jeunesse sur les bancs du collège, ce qui donna naissance à une amitié que je crus longtemps sincère et durable.