Distant de l'art contemporain officiel du XXe siècle, Stéphane Lovighi-Bourgogne est un artiste peintre, né en 1968, nourri des différents courants de l'art moderne. Dans son travail au quotidien, le dessin, avec différentes techniques (la mine de plomb, l'encre, le fusain...) tient une place fondatrice et nécessaire à l'élaboration des grands formats. Tantôt plongeant dans les miroirs de la mythologie, tantôt inspirées de l'opéra ou de la musique, les oeuvres s'organisent en séries thématiques.
Son oeuvre s'envisage alors comme un travail autobiosensible, où la vie et l'oeuvre s'irriguent mutuellement : chaque trait se nourrit des autres, d'où la nécessité des longues séries. En quarante ans, c'est presque mille toiles, et plusieurs milliers de dessins que Stéphane Lovighi-Bourgogne a réalisés.
À travers cet ouvrage, est présenté principalement un choix libre de dessins inspirés du thème de Mazeppa - légende ukrainienne transcrite par Lord Byron dans un long poème de 1819, qui raconte l'histoire d'un châtiment sur fond d'adultère, d'un amour déchiré enchaîné sur le dos d'un cheval au galop. Exécutés à l'encre de Chine, à la manière de la calligraphie chinoise, ici les dessins sont « peints » d'un seul mouvement, comme issu d'une fougue créatrice.
L'évidence sauvage, l'élégance brutale du trait et la douceur cruelle de la couleur, le frottement viril de la brosse sur la toile et les griffures félines du roseau sur le papier...
Notre atelier a reçu les égards de Stéphane, il y a plus de dix ans, pour offrir plusieurs expositions, comme des explosions pudiques de sa fougue et de son amour.
Une première présentation de peintures où déjà une grande toile de Mazeppa ordonnait un ensemble de portraits, natures mortes et scènes mythologiques.
Mazeppa toujours, dont une série de dessins calligraphiques récemment scandait les murs de notre atelier-antre, comme les stations d'un chemin de course lancé vers un dernier acte, ce livre que l'on pourrait lire comme un journal intime.