Mon sommeil sera paisible
Cette nuit-là, Robespierre frappe à la porte de Marie,
une céroplasticienne à laquelle il va ordonner de modeler
dans la cire le visage d'un vieillard arraché aux cachots
de la Bastille. C'est en vérité un mort-vivant qu'il confie
à une artiste dont les pouvoirs lui sont inconnus.
Comment imaginerait-il qu'une aussi jeune femme sache
capter l'essence physique, morale et psychologique des
êtres auxquels, par son toucher, elle donne un « autre
visage » ?
Stupéfait de voir cette magicienne rendre la vie à qui
semble l'avoir à jamais perdue, il revient dans l'étrange
Cabinet de curiosités. S'en remettant lui-même aux
mains de la modeleuse d'âme et de chair, du tréfonds
de la Terreur dont il est le premier instrument, c'est le
chemin de son propre destin qu'il entrevoit et sur lequel
il s'engage sans retour possible, mais avec la folle espérance d'y percevoir ne fût-ce qu'une trouée de lumière.
Ce roman s'inscrit dans le droit-fil des livres précédents d'Alain Absire, en particulier Lazare ou Le grand
sommeil. Au fil de tableaux saisissants évoquant les
toiles de Goya, il offre une lueur d'espoir aux âmes les
plus déchirées, capables, par-delà l'effroi de la guillotine,
d'éprouver la plénitude de l'amour humain.