Ce livre combat l'idée soutenue par les plus grands spécialistes, en particulier Émile Mâle - l'éminent iconographe de l'art religieux -, et jamais contestée, suivant laquelle, pendant l'Ancien Régime (du XIVe au XVIIIe siècle français) les réguliers (c'est-à-dire les religieux vivant en communauté suivant une règle) étaient trop austères pour posséder des oeuvres d'art. Seule une étonnante prévention a pu faire oublier que les établissements ont été vidés par la Révolution et que les monastères et les couvents avaient été remplis de chefs d'oeuvres des plus grands maîtres. Pour redécouvrir cette évidence, il faut restituer aux oeuvres conservées les provenances oubliées. Par quelques exemples, le livre montre ce que l'histoire de l'art comme l'histoire de la spiritualité gagneront de la restitution et provenance.
Le livre propose aussi une nouvelle synthèse de l'architecture des religions jusqu'alors trop fondée sur l'héritage médiévale, pas assez soumise aux effets de la modernité ; professionnalisation de l'activité de l'architecte, diffusion d'une règle par les traités imprimés, laïcisation de la commande, le livre consacre beaucoup d'importance à ce qu'on peut appeler l'entrisme de la société civile sur la société cloitrée et la particularité des donateurs qui ont accompagné l'ouverture des chantiers de construction du cloître et de la fourniture en image.