La réflexion sur l'expérience politique est au coeur de L'Esprit des lois. À l'instar de nombreux auteurs du XVIIIe siècle, Montesquieu s'interroge sur la pérennité des Républiques animées par la vertu. L'essor de l'économie, dans les grands États européens, nuit à l'expression des vertus et « corrompt les moeurs pures ». Or en l'absence de dévouement civique, les États peuvent-ils fonder le lien social et garantir la liberté politique ? La vertu patriotique, passion dominante des cités antiques, peut-elle devenir caduque sans préjudice pour l'homme moderne ? En revenant sur l'inscription de Montesquieu dans la tradition du libéralisme politique, cette étude explore les voies plurielles tracées par Montesquieu face au « mal politique » incarné dans le despotisme. Elle invite à approfondir la réflexion consacrée au concept de société civile.