L
es sept jeunes femmes présentes dans ce recueil de nouvelles ont une certaine douceur angélique à laquelle viennent s'ajouter quelques envies suicidaires. Tout les ennuie. Alors elles prennent le train, regardent pousser les fleurs, peignent les chevaux en rose, tuent les moustiques, se jettent par la fenêtre, conduisent à 200 à l'heure, se noient, disparaissent tranquillement. Sans révolte, ni cri, les héroïnes de ces histoires posent un regard froid, inquiétant, sur un univers dans lequel jusque-là elles ont évolué et qui, peu à peu, a détruit en elles tout désir de persister vers un futur qu'elles pressentent aussi gris.
La mort ainsi démystifiée procure un intense plaisir de lecture. Comment est-ce possible? C'est tout le talent de Pascale Gautier qui tire avec une habileté déconcertante les fils de ces suicides portés à la boutonnière.