Mary Gasalee, David Mummery, Josef Kiss... Tous
les trois sont fous. C'est en tout cas ce que veut faire
croire la bonne société londonienne qui ne cessera
de les abrutir de médicaments ou de les enfermer
sous prétexte qu'ils entendent des voix. Et s'ils
n'étaient pas si fous que ça ? Et si les secrets, l'esprit
de Londres leur étaient réellement dévoilés grâce à
ce pouvoir incompréhensible qui leur permet de lire
les pensées des gens qu'ils croisent ? De 1940 à la
fin des années quatre-vingt, de l'Angleterre du Blitz à
celle de Margaret Thatcher, c'est leur saga qui nous
est contée, indissociable de celle de cette ville bâtie
sur des mythes : Londres.
Entre rêve et réalité, histoire et fiction, Michael
Moorcock livre avec Mother London une transfiction
remarquable, hommage à Londres et au pouvoir de
la littérature, qui puise sa source, entre autres, chez
Virginia Woolf et James Joyce. Probablement son
chef-d'oeuvre.