«Qu'est-ce qu'une religion sans dieu unique,
sans Église, sans clergé, sans dogme ni credo,
sans promesse d'immortalité ? Brosser le tableau
de la religion civique des Grecs c'est [...] s'interroger
sur le statut de la croyance dans ce type de
commerce avec l'au-delà [...].
Engagé dans les institutions de la cité, le religieux
apparaît orienté vers la vie terrestre : il vise
à ménager aux citoyens une existence pleinement
humaine ici-bas, non à assurer leur salut dans
l'autre monde.
Ce que la religion laisse en dehors de son
champ [...], la philosophie se l'appropriera : élaboration
du concept de transcendance, réflexion
sur l'âme, sa nature, son destin, recherche d'une
union de soi et de dieu en purifiant l'âme de tout
ce qui n'est pas en elle apparenté au divin.»