Discogonie
Formé par la contraction de « discographie » et de « cosmogonie », le terme « discogonie » désigne l'intérêt particulier de cette collection pour les microsillons creusés par les artistes de la musique enregistrée.
Il s'agit de considérer qu'un vinyle, ce trou noir qui opère trente-trois révolutions par minute sur une platine, est le récit sonore du commencement d'un monde propre au groupe de musiciens qui l'a gravé, dont le big-bang serait l'impact du tout premier son, et dont les sept jours de la Création seraient ramassés sur quarante-cinq minutes environ.
Neil Young
Harvest
Harvest est l'un de ces étranges albums qui, au moment sa sortie, ne reçut ni l'assentiment de la critique, ni celui de son auteur ! Le public allait pourtant lui faire un accueil triomphal et le propulser au sommet des hit-parades des ventes de l'année 1972. Au fil des décennies, il s'est imposé comme un des albums clés de l'histoire du rock. C'est que, dans ses choix de production et d'instrumentation aussi bien que dans ses textes et dans son travail d'écriture, Neil Young réussit cette prouesse rare d'incarner son époque.
Harvest peut s'écouter aussi bien comme une sorte d'acte de décès des utopies de la période hippie que comme l'acte fondateur de cet adult oriented rock qui s'imposera et deviendra l'une des grandes tendances des décennies à venir, sans perdre pour autant cette hargne et ce son que lui envieront les hérauts du grunge.