« Orage secret, tu t'approches derrière l'abri des nuages. La fée souffle son haleine glaciale au cou du jardinier. La mésange lève sa casquette bleue et appelle titipu titipu titipu. Le ciel avance dans le noir, se colle sur les peupliers tremblants. La goutte ronde est tombée la première sur l'araignée du troène. L'homme se tourne vers les soupirs croissants, soulève le col de sa veste en toile et regarde l'air en mouvement La haie change de couleur. La mésange a le bec cloué. Le noir va gagner. L'eau va tomber. Le canal est impatient L'horizon se referme comme la main noire du démon. Il cligne des yeux, éternue et pleure sur la terre. »
Après Je suis debout, paru en 2014, voici le second volume de la poésie de Lucien Suel. Les formes toujours variées (prose poétique, haïkus, tweets en cent quarante signes, vers arithmogrammatiques...) se mêlent au coeur d'un triptyque planté sous le ciel changeant du Nord pour célébrer l'enfance, les jardins, les disparus.