Toute création est le fruit de l'équilibre trouvé entre la
foi et le vertige. Ou plutôt entre le vertige et la foi. Car le
vertige, ce me semble, est mon plus vieux compagnon. Et se
disant cela, il sentait remuer en lui l'ombre de ses démons...
Nicolas de Staël incarne comme nul autre la
fracture entre le besoin de création et le tourment
d'exister.
Stéphane Lambert donne la parole à Nicolas
de Staël lors d'une nuit d'intense bouillonnement
intérieur, qui le vit revenir, au volant de sa voiture,
de Paris à Antibes, où il devait se suicider une semaine
plus tard après avoir réalisé sa dernière oeuvre, Le Concert.
Puis face à ce même tableau, au musée Picasso d'Antibes, il revient sur la vie du peintre, sa fièvre
visionnaire et sa solitude, qui donnent à l'oeuvre son vigoureux mystère et à l'artiste sa tragique fragilité.