« Au XVIe siècle, l’astrologie n’était nullement une charlatanerie : elle était une science à laquelle presque tout le monde et les esprits les plus éminents croyaient dur comme fer. Certes, il était des gens pour refuser leur foi aux prédictions des astrologues ; mais c’est qu’ils récusaient le talent et la compétence de ceux-ci et non pas qu’ils mettaient en doute le principe. De même on peut, de nos jours, admettre que l’écriture témoigne du caractère, du tempérament de ceux qui la tracent, et constater en revanche qu’on n’est pas encore parvenu à en élucider les témoignages. Nous avons vu qu’un des grands-pères de Nostradamus pour le moins, médecin fort notable, était astrologue : dès sa jeunesse notre homme avait reçu de lui les principes de sa science et il est à croire qu’il n’avait jamais cessé d’étudier les astres et leurs influences. En quoi, au reste, il ne faisait que son métier de médecin : n’était-il pas prescrit dans maint traité de ne composer les drogues et de ne les administrer que sous des conjonctions favorables ? La tradition rapporte qu’il se risquait à prédire l’avenir bien longtemps avant son installation à Salon. Qu’en faut-il croire ? Je ne sais. En tout cas il est vraisemblable qu’à peine arrivé il se mit à vaticiner. Désormais, et jusqu’à sa mort, il s’intitulera fièrement “médecin-astrophile” dans les documents officiels. »