«Il arrive aussi qu'une dame récemment entrée au Palais, ou au contraire
rompue à tous ses usages, vous adresse, en guise de ce qu'elles appellent
"une équivoque", un ou deux vers d'un poème que vous n'avez jamais entendu.
Si on comprend ce qu'elle veut dire, on lui répondra comme on veut. Mais si
le sens reste obscur, on peut répondre par un simple "Vous n'y songez pas..."
Pareille réponse est adaptée à tous les cas. Elle convient aussi bien pour le
cas où la dame vous exprime son amour que pour celui où elle vous fait des
reproches ou se plaint de vous. Si vous le dites sur un ton de fâcherie, vous
semblerez avoir cédé à un mouvement d'humeur, mais vous pourrez toujours
tourner le reproche en un spirituel badinage.»
Kamo no Chômei, «Des procédés pour le cas où une femme
vous adresse un poème», Notes sans titre, vers 1212.