«Cela faisait maintenant une année entière que
nous étions à vendre. Nous avions peur de n'intéresser
personne, peur du plan social. On attendait le
grand jour, le jour des pleurs, des adieux, et peut-être
éprouvions-nous quelque plaisir à rendre poignantes,
par avance, ces heures où nos vies basculeraient, où
nous serions tous dans le même bateau, agrippés les
uns aux autres avant de nous quitter pour toujours.»
Ils étaient des êtres vivants, ils se retrouvent soudain
au bord du néant social. Nathalie Kuperman fait
entendre, non sans humour ni colère, leurs voix intérieures,
ponctuées en basse continue par le choeur des
salariés : un chant de notre époque.