Ces Nouvelles Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme
orchestrent librement (et non triomphalement) des réflexions sur la
formation culturelle, artistique et esthétique de nos concitoyens, à
l'heure même où les oeuvres culturelles les plus marquantes et les
pratiques de l'art contemporain inclinent également à mettre en
question l'enrôlement de la culture et des arts dans le conformisme
et l'esthétique. Les démonstrations s'inspirent de l'utopie pédagogique
proposée voici deux siècles par le poète, critique et philosophe
allemand Friedrich von Schiller (1759-1805) dans ses Lettres
sur l'éducation esthétique de l'homme (1794). Non que Schiller
constitue un modèle de réflexion vénérable, au point de nous plier à
l'imiter, mais cette conscience esthétique moderne née sous le
double signe d'une désillusion à l'égard du politique et de la conviction
d'une possible émancipation de l'homme par l'esthétique, peut
passer pour un excellent amer et nous faire entrer à notre tour en
tension avec notre époque.