Oeuvres, tome I
La tempête - le viol de lucrèce - macbeth - les deux nobles cousins
Après avoir traduit de Shakespeare, Le marchand de Venise, (Aubier-Montaigne, 1980), Antoine et Cléôpatre, Le Roi Lear, Peines d'amour perdue chez Phébus en 1992, les Sonnets, la même année, voici deux volumes d'un créateur génial servi par un homme de théâtre considérable, Jean Gillibert.
Le même souci de la réalité théâtrale de William Shakespeare - et non
la seule « dramaturgie » de ses pièces -a guidé Gillibert et l'a obligé.
Que l'anglais soit la plus latine des langues saxonnes, au nom secret
de cette ambiguïté, a su servir ce tragique d'un réel poétique et lyrique
étonnant.
Des criminels, des « relégués » du social, des « fous », leur société mise
en acte n'est pas « Renaissante » mais orientée par une nostalgie confiante
bien qu'abusée, d'un monde médiéval - en cela Les Deux Nobles cousins
est poétiquement significatif.
Royauté, Dieu, Jugement dernier pèsent sur ce présent tragique, revivifié par une réalité de verbe et d'âme, avec une force irrésistible d'amour et de malheur.
Shakespeare sait construire le public !